dimanche 20 décembre 2009

Felix Goes West – Eats are West


Felix Goes West – Eats are West
1924 –1925
Otto Messmer

Félix le chat, première star du dessin animé, part à l’ouest dans ces deux courts métrages qui partagent la même trame scénaristique, mais qui sont très différents dans leur traitement humoristique. Dans Felix Goes West, le chat le plus célèbre de l’ère du muet est confronté à un ours, puis aux indiens qui le renvoient dans l’Est. Felix croise alors une enseigne de magasin de cigares en forme d’indien (célèbre aux Etats-Unis) et prend peur. Dans Eats are West, Félix est confronté aux cow-boys du Pony Express, puis aux indiens qui le renvoient également d’où il vient. Le gag final avec l’enseigne à cigares est quasiment identique.
Ce qui distingue ces deux œuvres pourtant distantes l’une de l’autre d’à peine plus d’un an, c’est la teneur des gags, bon enfants et prévisibles dans Felix Goes West, poétiques et surréalistes dans Eats are West. Dans ce dernier, Félix utilise les points d’exclamation et d’interrogations qui sortent de sa tête à bon escient, il fait naître un cheval de nulle part, une affiche se met à vivre : les gags préfigurent Tex Avery. Dans les deux films, les fusillades vont bon train, les flèches des indiens pleuvent, mais Otto Messmer ne semble pas avoir voulu spécialement rendre hommage au western, tant les références semblent pauvres. Ceci est un peu étonnant, puisque un an plus tôt, dans Felix in Hollywood, il avait montré sa bonne connaissance du milieu, on y rencontre en effet Charles Chaplin, Ben Turpin, Cecil B. DeMille, Douglas Fairbank et … William S. Hart.



Où les voir :
http://www.archive.org/

PS : ne pas manquer également Felix Doubles for Darwin, où, cherchant à prouver que l’homme descend du singe, Félix est pris à partie par des singes offensés à l’idée que l’homme puisse être de leur famille.

samedi 19 décembre 2009

Two-Gun Mickey

Two-Gun Mickey
1934
Walt Disney

Pat Hibulaire dépose du papier à cigarette sur son énorme langue, y saupoudre du tabac et avale le tout pour ressortir une clope roulée. Il craque son allumette sur son menton rêche puis l’éteint en crachant dessus. Une horde sauvage se met en chasse contre Minnie, mais heureusement, Two-Gun Mickey (allusion sans doute au Two-Gun Man joué par William S. Hart) est là pour sauver sa belle.
Ce qui est amusant avec ces petits Mickey, c’est qu’ils sont cinématographiquement supérieurs à bien des films de l’époque, en tout cas bien supérieurs à de nombreuses séries B chroniquées ici. Regardons ici la horde poursuivre la carriole de Minnie : la fluidité, les mouvements de caméra, l’utilisation des cactus étudiés en avant-plan forment une séquence visuellement plus captivante que les cavalcades effrénées de certains Tom Mix. On remarque également des gros plans et des ombres assez effrayants (pour un truc enfantin) qui ont sûrement influencé Sergio Leone (au point où on en est, on peut bien continuer à raconter des conneries). Le ton et le graphisme, la dureté de certaines scènes, le noir et blanc font plus penser – sans doute historiquement à tort – au style underground des trucs trash qui font peur aux grand-mères qu’au style propre et enfantin de Dumbo.
Bien sûr le scénario est tout aussi mince que ceux desdites séries B, mais cela tient ici de l’hommage parodique. Les gags sont énormes, la folie des canardages préfigure tous les excès du spaghetti (étant donné que les séries B de l’époque étaient plutôt relativement avares en coups de feu). On reconnaît en outre un gag utilisé dans Dollar for the dead raconté ici récemment. Le châtiment final de Pat est horriblement épineux, et tout est bien qui finit bien. Loin de l’image gnangnante généralement accolée au cul de Walt Disney, ces petits Mickey méritent d’être redécouverts.


mardi 15 décembre 2009

Wanted



On recherche, dans toute la communauté spagh, le nom de cet acteur:

Il joue également le chef de gare dans Il était une fois dans l'ouest.

Il joue également un sudiste dans les scènes coupées du Bon la brute et le truand.

Ce n'est pas Josef Egger qui joue le vieux dans Pour une poignée de dollars et dans Et pour quelques dollars de plus.

Ce n'est pas Rafael Lopez Somoza comme crédité par imdb.

Dans les bonus de Mon nom est Personne, Valerii affirme qu'il s'agit d'un retraité anglais qui vivait à Almeria.

Alors, qui est-ce ??



samedi 12 décembre 2009

Thundering Hoofs



Thundering Hoofs
1924
Albert S. Rogell

Avec : Fred Thomson

Fred Thomson est une autre star du western muet, charismatique, athlétique, la bonté même, totalement oublié aujourd’hui. Il fut presque l’égal de Tom Mix en terme de succès (numéro 2 au box office en 1926 et 1927 selon imdb) et il est mort prématurément comme on dit, en 1928, du tétanos après avoir marché sur un clou. D’après Larry Langman dans A guide to silent western, il s’était fait une spécialité de faire des films divertissants sans trop de violence et de coups de feu. Bon, un peu comme Tom Mix quoi, mais en plus beau.

Thundering Hoofs surprend sur plusieurs points. L’intrigue romantique d’abord. Fred Thomson est désespérément amoureux de la fille d’un riche mexicain qui l’a promise au méchant. Ce qui change un brin par rapport aux séries B habituelles où la fille est un objectif secondaire, c’est que l’amour est ici palpable entre les deux personnages, notre héros semble bel et bien affligé de ne pas être maître de son destin, au point qu’il en apparaîtrait presque faible. On remarque aussi une étonnante partie de cache cache dans les appartements de la famille du Don, limite Blake Edwardesque. Le méchant est parfait, sournois, salaud jusqu’au bout. Il est joué par William Lowery, encore un gars qui ne fera plus rien après l’arrivée du parlant. Les mexicains ne sont pas considérés comme une sous espèce humaine comme on a pu le voir dans certains westerns muets antérieurs, même si les soldats sont assez gratinés rayon connerie.

Et surtout, le film est autant un film avec Silver King (le Palomino de Fred Thomson) qu’un film avec Fred Thomson lui même. Ce magnifique étalon blanc est l’objet de beaucoup d’attention et semble parfois un acteur à part entière (comme lorsqu’il pousse de la tête un Fred Thomson un peu gauche qui n’ose aborder sa belle) ou qu’il se recueille sur une tombe. La brutalité faite aux chevaux est un thème récurrent, Fred Thomson n’aime pas, mais vraiment pas, que l’on brutalise son cheval.

Thundering Hoofs dispose de moyens conséquents, en particulier à la fin lors des poursuites dans les riches décors mexicains où Fred Thomson court, saute, grimpe sur les corniches. Le final, grandiose, voit Fred Thomson terrasser un énorme taureau à mains nues sous les hourras de la foule d’une arène bondée. Juste avant, il fait une pirouette d’athlète pour sauter dans l’arène. D’après Wikipédia cette fois, l’acteur s’est cassé une jambe en jouant la scène où il arrête la diligence, et c’est Yakima Canutt qui a fini la scène. Le cinéma à l’époque, c’était pas du chiqué



dimanche 6 décembre 2009

Bashful Whirlwind

Edmund Cobb, la timidité triste.

1925
Ernst Laemmle
Avec: Edmund Cobb
Edmund Cobb joue le gars valeureux mais un peu timide (Bashful, ça veut dire "timide") qui va avoir sa revanche au moment de prouver son courage face à des voleurs de bijoux. Voilà qui ajoute un peu d'épices à l'habituelle trame "Héros - Gang de méchants - Girlie", d'autant que le physique un peu fade de Cobb sert ici relativement bien son personnage de cowboy gauche qui chute quand on danse la valse. Ce héros est présenté comme un lecteur de dime novels, qui épice sa vie de fantasmes héroïques, illustrés ici par un rêve où il poursuit des bandits et les dégomme tous un par un avant de se battre avec le chef sur le toit d'une diligence. La scène sera finalement quasiment reproduite en réel à la fin du film, sauf que le héros cette fois bien réveillé n'a pas de révolver, et qu'il poursuit une automobile au lieu d'une diligence.
Et mine de rien, ce petit film nous présente pas moins qu'une confrontation entre l'Ouest imaginaire des romans (et par sa représentation filmique archétypale, l'ouest imaginaire du western) et l'Ouest réel ou supposé tel des années vingt, où les fils électriques pullulent dans la campagne, le méchant conduit une traction, habillé d'une veste à larges rayures. Et cette opposition est doublement intéressante quand tant de films de série B, à la même époque et jusqu'aux années 40, ne s'embarrassent pas à créer une ligne temporelle reconnaissable, mélangeant cowboys et automobiles dans le plus joyeux foutoir. Au final, les deux mondes se rejoignent puisque le héros gagne et get the girl dans la plus pure tradition de la série B. Mais Ernst Laemmle semble néanmoins avoir eu le désir de faire des films un peu plus imaginatifs que la moyenne (The Man Tamer en est un autre exemple) et ma foi on se contentera de ça.



Un méchant pas vraiment habillé western (Roy Hugues)