The Darkening Trail
1915
William S. Hart
Avec: William S. Hart, George Fisher, Enid Markey, Louise Glaum
The Darkening Trail est un film remarquable à plus d'un titre. D'abord parce qu'il intervient tôt dans la filmographie de William S. Hart et qu'il tranche pourtant énormément avec les productions de ses débuts. Ensuite parce que la star, déjà énormément populaire, n'y tient qu'un rôle certes majeur, mais secondaire malgré tout. Enfin parce que le film se déroule petit à petit, devant les yeux du spectateur d'abord curieux, puis littéralement happé par l'intrigue pour finir enthousiasmé par le dénouement tragique et sordide de l'affaire.
Plus drame que western à proprement parler, l'histoire se déroule à une époque visiblement contemporaine du film. On y découvre un jeune homme (Jack Sturgess), fils de riche mais inconséquent, qui visiblement a séduit une jeune fille pour mieux la quitter ensuite. Son père lui laisse le choix, soit de se marier avec elle, soit de partir pour le Yukon. Celui-ci préfère partir pour le Yukon. Cette introduction, très longue, et dans un cadre totalement hors western, aiguise la curiosité du spectateur qui se demande comment William S. Hart va bien pouvoir apparaître dans ce cadre. Le drame qui se noue est fort bien mené, avec de nombreux rôles secondaires (dont Louise Glaum que l'on remarque toujours) et on est presque déçu finalement de ne pas savoir ce qu'il adviendra de la femme délaissée.
L'acte deux se déroule en Alaska, dans une ville nommé ironiquement Hope City, et c'est là bien sûr que l'on rencontre enfin William S. Hart, amoureux éternellement éconduit d'une femme qui elle, tombera éperdument amoureuse du pied tendre fils de riche fraîchement arrivé. Drame des sentiments et de l'amour fou, The Darkening Trail désigne la piste vers la mort, piste qui s'assombrit à chaque fois que le pied tendre prouve son ignominie. Le dénouement, glaçant, dans une chambre mortuaire battue par la pluie est de ceux qu'on garde dans un coin de sa mémoire et que l'on ressort quand on a l'âme triste. L'épilogue, sur un plan de William S. Hart mélancolique, est d'autant plus fort que la violence de la scène précédente était hors-champ. Il n'y a pas de chevauchées dans ce film, pas d'ode au bandit qui trouve sa révélation, juste une tragédie, un destin inéluctable, sans prise de position particulière. Attention, je ne crie pas au chef-d'oeuvre, mais malgré tout, The Darkening Trail est un film surprenant dans la filmographie de William S. Hart qui vaut largement le détour. Je vous le recommande chaudement.
Scan: The Complete Films of William S. Hart
Juste pour dire que même si je connais que dalle aux westerns muets (et aux armes), je prends soin de lire ces articles. (signé le Fayot).
RépondreSupprimerC'est vrai que dans les westerns muets il y a moins de fayots que dans les westerns spaghetti :)
RépondreSupprimerY'a moins de fayots que dans l'assiette de Trinita!
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