Viva la muerte...tua!
Et viva la révolution !
Viva la muerte…tua
1971
Duccio Tessari
Avec Franco Nero, Eli Wallach, Lynn Redgrave, Eduardo Fajardo.
Un générique en séquence rapide d’images fixes, Franco Nero dévalise un mariage, accompagnée d’une musique seventies, clappements de mains et rythme rapide comme un générique de Pierre Richard, ce cinéma commence exactement comme il devrait, dans la bonne humeur d’une Révolution qui ne révolutionne rien, épaulé par une réalisation qui ne révolutionne rien non plus.
On a bien sûr toujours plaisir à retrouver Franco Nero jouer un prince russe, polonais, moldave ou syldave, peu importe, prince de la sape, roi de l’individualisme, il sait jouer des poings aussi bien qu’il sait jouer du revolver aussi bien qu’il sait jouer de la mitrailleuse aussi bien qu’il sait jouer de la répartie assassine (à quelle époque vivons nous ?). Evidemment, on ne va pas essayer de vous faire croire qu’on n’a pas plaisir à retrouver Eli Wallach non plus, dans son rôle de Mexicain qui pue, qui grogne, qui râle, qui se fait avoir et qui joue bien du revolver également à chaque fois qu’il le faut. On ne compte pas les soldats morts, ce qui compte c’est que Eduardo Fajardo fasse son numéro de méchant, un brin cruel mais très con et que Horst Janson joue le vrai méchant, cruel et intelligent avec, cela va de soi, l’incongruité physique de rigueur tenue cette fois ci par un corset métallique qui le maintient raide comme un fusillé, mais bien vivant.
On pourrait être de mauvaise foi et affirmer que le film représente une évolution par rapport à ses modèles que sont Companeros et El Mercenario par le simple fait que le prince suédois (ou finlandais, ou bulgare…) n’embrasse pas les idéaux révolutionnaires au final, et que le pauvre bougre de peon reste également un bandit après un bref passage par la case « mon peuple a besoin de moi, je lui lègue les 1000000 dollars qu’on a mis tout le film à récupérer ».
Mais ce chiffre même de un million de dollars est symptomatique d’une lignée de films en bout de course où les scènes habituelles s’enquillent comme des soldats sur un pont. Après 1 million de dollars, on peut plus trop monter, un milliard de dollars ça ferait vraiment trop, 500000 il y a bien longtemps que ce n’est plus assez. La recherche éternelle du trésor qui nous permettra pour la deuxième fois d’admirer les fesses d’Eli Wallach dans un western italien nous mènera sur le chemin de la soeur du bandit, qui bien sûr lui en veut un peu d’être un bandit, preuve que le réalisateur Duccio Tessari n’a pas seulement vu Companeros avant de réaliser Viva la muerte…tua.
La découverte des cadavres de la soeur et de son neveu, sur une mélodie mécanique, rappelle fugacement une certaine nostalgie des films « sérieux » où la mort et la musique servaient plus de déclencheur émotionnel que de défouloir généralisé. L’instant est fugace, trop fugace, car il faut se dépêcher, il y a de la mitrailleuse à faire marcher, des blindés à faire sauter, des soldats à faire valser, des balustrades à escalader, et un méchant à éliminer. Ha et j’oubliais, dans tout ça il y a une journaliste rousse chiante ( Lynn Redgrave) qui vient créer des idoles et les défaire, tirer le pingouin et son antithèse d’affaire à chaque fois que nécessaire pour les remettre dans la merde juste après. La routine pure pour un film parfaitement dispensable, sauf pour les fans de Franco Nero et d’Eli Wallach, voir même d’Eduardo Fajardo - il en faut ! – qui n’iront pas jusqu’à dire que le film est bon, mais qui, en bon aficionados du spagh qu’ils sont, pardonneront tout, absolument tout, pour un petit mitraillage en règle, pour un Eli Wallach coincé dans un puit mais qui se défend bien, pour un petit millier de soldats de plus tués dans les règles de l’art du western spaghetti.
Et viva el western spaghetti quand même!!
Del mar el mero, del cine Franco Nero. Eli Wallach y Eduardo Fajardo, grandes. Lynn Redgrave, Gran Señora de la Escena Británica
RépondreSupprimerVíctor Israel
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