dimanche 9 novembre 2025

Fast and Furious 5




2011
Justin Lin
Avec : Vin Diesel, Paul Walker, Jordana Brewster, Sung Kang, Gal Gadot, Dwayne Johnson, Elsa Pataky, Tyrese Gibson, Ludacris, Matt Schulze

Yo, cette fois c'est parti, on a quitté définitivement le monde des courses de rue pour se concentrer sur l'action, le portnawak et la destruction systématique de voitures appartenant à des tiers et de mobilier urbain. A un bref moment, Dom Toretto (Vin Diesel) et Brian (Paul Walker) vont participer à une course de rue parce qu'ils ont besoin d'une voiture. On a donc droit à une énième scène montrant des popotins féminins se dandinant devant des caisses archi-tunées. Mais Dom et Brian ont le sourire blasé, Brian fait une réflexion sur le bon vieux temps et Justin Lin ne juge même pas nécessaire de nous montrer la course, devenue pure formalité. Pour la première fois également, il ne s'agit pas d'infiltrer un gang d'odieux mafiosi, mais de voler tout l'argent d'un odieux mafioso entreposé dans un commissariat. Ce film se passe à Rio de Janeiro, je le sais parce qu'on a droit à une bonne dizaine de plans de la gigantesque statue du Christ les bras en croix. Rio est donc une cité totalement corrompue où le parrain local stocke son blé dans un commissariat, tranquille. De même, ce film signe l'arrivée fracassante de Dwayne Johnson dans la franchise. Ce flic américain hyper balèze semble avoir quartier libre dans Rio, avec des véhicules blindés qui tiennent bien plus du char d'assaut que de la Renault Modus du commissariat de Roubaix. Son but, coffrer la bande de Dom à tout prix, peu importe qu'il soit en territoire étranger. A la fin, il flingue le mafioso sans état d'âme, pourquoi se faire chier avec la justice, les demandes d'extradition et tous ces trucs soûlants. Mais bon, ne gâchons pas notre plaisir pour des broutilles.

Pour la première fois également, toute la petite bande de Dom est réunie, on retrouve Dom (Vin Diesel), Mia (Jordana Brewter), Brian (Paul Walker), et même Vince (Matt Schulze) du premier épisode. On retrouve Roman (Tyrese Gibson) et Tej (Ludacris) du deuxième épisode. Tej n'avait pas un rôle très marquant dans ce deuxième épisode, mais le voilà propulsé expert technologies et coffres blindés. On retrouve à nouveau Han (Sun Kang) du troisième épisode et pour finir Gal Gadot, Tego Calderon et Don Omar du quatrième. Tout ce petit monde passe son temps à se vanner et à écarquiller les yeux devant les plans impossibles de Dom, et tout ce petit mode est croyant, puisque dans chaque épisode quelqu'un doit dire le bénédicité avant de bouffer un barbecue infâme cuit dans un bidon dégueu.. Dwayne Johnson et Elsa Pataky donc, nouveau venus dans la "saga", sont pour l'instant des "méchants", mais Dwayne Johnson étant Dwayne Johnson, on se doute bien qu'il ne peut pas être foncièrement mauvais. D'ailleurs à la fin, il a un sourire révélateur quand il réalise qu'il s'est fait rouler par Dom. Quant à Elsa Pataky, elle est prompte à comprendre que ceux qu'elle poursuit ne sont pas les vrais méchants, et elle tombe bien vite amoureuse de Dom, qui est libre je le rappelle, car Letty (Michelle Rodriguez) est morte, et que les scénaristes de la franchise ne sont pas du genre à ressusciter les morts. 

Le final en apothéose est totalement invraisemblable, deux voitures, certes puissantes, parvenant à trainer un coffre de plusieurs tonnes dans les grandes avenues de Rio. On s'en fout, ils pètent tout sur leur passage, sans faire aucune victime, c'est débile et c'est fait pour. A la fin, la totalité des voitures de Police de Rio a été réduite en miettes, mais c'est pas grave, le film rapportera quasiment le double du précédent, soit la bagatelle de 626 millions de dollars au niveau mondial. Ce qui ferait presque passer les 100 millions de dollars que convoitent nos loustics pour de l'argent de poche. Argent de poche qu'empocheront bien les protagonistes du film, faisant fi de la morale habituelle des films de casse. Avec cet argent, ils se payent des bagnoles de luxes et des poulettes bien gaulées, ce qui est un comble puisqu'avant ça, ils passaient déjà leur temps à conduire des bagnoles de luxe entourées de poulettes bien gaulées. Han et Gisèle (Gal Gadot) ne font pas dans l'originalité non plus puisqu'ils prennent des vacances sur une plage paradisiaque. Brian devient papa et va découvrir un nouveau monde. Fin de la série? Non, puisque juste après le générique, Monica Fuentes (Eva Mendes) du deuxième épisode, réapparaît pour montrer à Hobbs (Dwayne Johnson) des photos de Letty (Michele Rodriguez) qui serait donc bien vivante!!! Tu crois aux fantômes demande-t-elle à Hobbs, madre de dios de madre de dios, qu'est ce que j'avais dit sur ces foutus scénaristes de cette foutu série hein? Qu'est ce que j'avais dit? Cette bref scène post-générique nous annonce donc le retour de Letty (Michele Rodriguez) qui était morte et qui reviendra effectivement pour plusieurs épisodes, et de Monica Fuentes (Eva Mendes) qui était vivante, mais qui elle ne reviendra PAS, la faute sans doute à un zéro manquant sur un chèque. A tout de suite.

samedi 8 novembre 2025

Fast and Furious 4




2009
Justin Lin
Avec : Vin Diesel, Paul Walker, Michelle Rodriguez, Jordana Brewster, Gal Gadot, Sung Kang

Pour entamer cette épisode de la série Bigger, faster louder de la "saga" Fast and Furious, Justin Lin nous montre l'attaque par Dom Toretto (Vin Diesel) et sa bande d'un de ces immenses camions à multiples citernes qui parcourent la pampa. Comme c'est situé en République Dominicaine, le réalisateur se sent obligé d'appliquer un filtre ocre à l'ensemble de la scène. On retrouve Michelle Rodriguez qui a troqué ses vêtements de pétasse du premier épisode pour une tenue actioner plus propre aux acrobaties qu'elle doit alors réaliser (encore que l'utilité fonctionnelle de son décolleté avantageux m'échappe). Elle saute avec aisance de la voiture de Dom sur le camion et n'est clairement pas là pour jouer les faire-valoir. Dans le couple qu'elle forme avec Dom, elle semble être celle qui en veut, qui s'éclate, là où notre Vinou paraît davantage vouloir se ranger et mater Wheelers Dealers Central America le dimanche après-midi sur son canap. Cette scène inaugurale d'attaque de camion pourrait être plaisante si elle n'était pas gâchée par des effets spéciaux numériques plus que limites. En 2009, on savait faire mieux que cette bouillie de pixels dégueulasse.

Autre incongruité, on retrouve brièvement, après l'attaque, le personnage de Han Lue (Sung Kang) qui était pourtant mort dans l'épisode précédent. Je ne sais pas si lorsque le film est sorti, les fans étaient au courant du twist ou s'ils se sont dit whatthefuck, les scénaristes n'en ont vraiment rien à branler de la cohérence de leurs films. Mais le twist est le suivant: cette épisode IV se situe en fait temporellement avant Fast and Furious : Tokyo Drift. Ce qui explique pourquoi Dominic Toretto connaissait Han à la fin du troisième opus. Là je dis wahou, carré, incroyable, les mecs raccrochent via une continuité temporelle bizarre un épisode qui était censé être un peu un one shot aux autres films de la série, c'est vertigineux. Ce faisant ils se la jouent Star Wars en laissant entendre que tout n'est pas forcément tourné dans l'ordre, mais en plus ils rajoutent une profondeur factice à une "saga" qui jusqu'ici en était totalement dépourvue. Mais pourquoi les scénaristes ont-ils agi ainsi? Je cite de mémoire ; ils souhaitaient faire revenir Han, dont ils sentaient le plein potentiel, mais ils ne voulaient pas avoir recours à une résurrection bancale pour le faire réapparaître. Retenez bien cette phrase si vous avez l'intention de lire toutes mes bafouilles à venir sur Fast and Furious, parce qu'elle vaut son pesant de pesos. Retenez cette phrase, les scénaristes de Fast and Furious ont une trop haute estime d'eux même pour faire revenir des personnages décédés!

D'ailleurs, après une séparation de la bande, et une brève ellipse, on apprend que Letty (Michelle Rodriguez) est morte. C'est ballot, mais si vous avez lu attentivement le paragraphe précédent, vous ne devriez pas trop vous en faire. Cependant, Dom Toretto y croit lui, et il est furax (c'est à dire qu'il serre très fort la mâchoire), et il rentre à L.A., suit la piste du tueur, croise la route de Paul Walker, et c'est reparti pour une infiltration dans un gang de trafiquants de drogue, des courses en veux-tu en voilà, des sales gueules, toujours des nénettes en short taille basse qui se trémoussent (n'oublions pas tout de même l'ADN de la série) et Gal Gadot qui fait son apparition en tant que bras droit du méchant. Bien qu'il inaugure le début de la démesure, cet épisode demeure assez faible, la faute à des courses de bagnoles dans des tunnels cachés et interminables qui permettent de passer en Go Fast des Etats-Unis au Mexique sans se faire repérer par les douanes. C'est nul, c'est invraisemblable, c'est mal gaulé, et là encore, les effets spéciaux sont pitoyables. Mais ça n'empêchera pas l'épisode de rapporter 363 millions de dollars au box office mondial, soit le plus gros score atteint par la franchise à ce moment là. Cela conforte Justin Lin dans son rôle de réalisateur, et cela conforte les scénariste dans leur choix du bigger, louder, faster. A la fin de l'épisode, Dom Toretto est dans un bus direction la prison pour tirer 25 ans, mais sa sœur (Jordana Brewster) et Paul Walker semblent décidés à le sortir de là.

Allez, on se retrouve pour l'épisode V...

mercredi 5 novembre 2025

Fast and Furious : Tokyo Drift

 



2006
Justin Lin
Avec : Lucas Black, Nathalie Kelley, Sung Kang

Changement de décor, changement de personnages. Peut-être que les producteurs ont eu comme idée de faire une série de films non reliés les uns aux autres, mais tous centrés sur l'univers des courses de bagnoles? En tout cas le changement fait du bien. Le héros (Lucas Black) est un peu moins bourrin que les bad boys des films précédents, mais pas forcément plus expressif. La délocalisation à Tokyo permet de montrer le décalage avec nos us et coutumes occidentaux. Ici le maître mot est le drift, il ne s'agit pas forcément d'être le plus rapide, mais d'être capable de faire glisser sa voiture avec élégance dans les virages sans toucher les obstacles. Notre héros doit apprendre ça à la dure pour devenir le nouveau D.K (non pas Dark Knight, mais Drift King). Egalement, en 2006, personne n'a de smartphones dans le monde, mais on veut nous montrer l'avance technologique du Japon de l'époque : on voit plein de spectateurs filmer les courses avec leurs téléphones à clapet, chose assez peu répandue à l'époque chez nous. Je ne pense pas que filmer une course de nuit avec un téléphone de 2006 donne un résultat très probant mais passons.

Bien sûr, le scénario ne vole pas bien haut, chaque conflit se règle par une course de bagnole, y'a du Yakuza en veux-tu en voilà, les donzelles japonaises en petites jupettes se pâment exactement comme les californiennes devant des moteurs tunés, et au final on ne retire pas grand chose de cette escapade nippone. Mais il y a quelques petits moments à part, comme cette balade romantique en voiture entre le héros et Natalie Kelley dans les routes sinueuses d'une montagne. Plusieurs voitures se suivent, sans aller trop vite, et driftent quasiment de concert, comme un ballet, comme une jolie vague qui épouserait la route. Il y a aussi le personnage de Han (Sung Kang), énigmatique et posé, qui donne un peu de profondeur à la chose. Il meurt à la fin, mais ne vous inquiétez pas, il reviendra.

Justin Lin signe ici son premier film de la franchise, et il en réalisera beaucoup d'autres. A la fin on a droit à un caméo de Vin Diesel, qui semblait connaître Han. En saura-t-on plus sur leur relation? Pour l'heure, cette apparition inopinée sert surtout à marquer le retour à la réalité de l'acteur et à annoncer son come-back dans la série, qui va enfin pouvoir se mettre sur les rails du bigger, faster, louder qu'elle ne quittera plus ensuite.



mardi 4 novembre 2025

2 fast 2 furious


2003
John Singleton
Avec : Paul Walker, Tyrese Gibson, Eva Mendes, Chris Bridge

A cette époque, Vin Diesel a pris la grosse tête et décidé qu'il voulait faire des films sérieux et ne pas être associé à une franchise quelconque. Il refuse donc de participer au deuxième Fast and Furious. Avec le recul c'est assez savoureux puisque aujourd'hui, l'acteur est exclusivement identifié à la "saga" Fast and Furious et que tout le monde a peu ou prou oublié le reste de sa filmographie. 

Mais les producteurs ne se laissent pas démonter, font rempiler Paul Walker, lui adjoignent un side-kick (Tyrese Gibson) beaucoup moins ténébreux que Vin Diesel, et c'est reparti pour les mêmes recettes, les mêmes pépettes qui se trémoussent, les mêmes crissements de pneu, les mêmes gimmicks. L'intrigue repose à nouveau sur une infiltration dans un gang, mais là où le premier film jouait assez habilement sur l'ambivalence du personnage de Vin Diesel, ici les frontières entre les méchants et les gentils sont très nettement marquées. Certes les gentils sont un peu bad boys sur les bords, mais les méchants sont des trafiquants cruels qui peuvent employer la torture pour arriver à leurs fins. Du coup, pas trop de surprises ni de suspense, c'est plein de courses de bagnoles immondes, l'intrigue est linéaire et sans accrocs, les cascades restent dans le domaine du plausible et tout est bien qui finit bien. Il faudra quand même m'expliquer combien de vitesses ils ont sur leurs voitures, à chaque fois qu'il sont en courses, ils passent leurs temps à passer le rapport supérieur pour rythmer l'action et bien montrer que c'est le pilote qui fait la course et pas seulement le bolide. Mais sérieux, ils passent tellement souvent la vitesse supérieure qu'on finit par se demander si les mecs réfléchissent quand ils tournent ce genre de films.

Eva Mendes est la bombe de service, et curieusement on ne la reverra pas dans la "saga", au contraire de Tyrese Gibson et Chris Bridge qui ne devaient pas se douter à cette époque qu'ils auraient un rôle récurrent dans l'une des franchises les plus profitables du cinéma hollywoodien. Surtout Chris Bridge qui a ici un rôle relativement mineur et qui ne fait pas particulièrement d'étincelles. Tyrese Gibson, lui, est le mec sympa, cool, impulsif, musclé. Paul Walker s'essaie à la nonchalance dans un bermuda trop grand. A aucun moment on ne sent ces deux là particulièrement inquiets d'être infiltrés chez des tueurs, tout ça n'est qu'une vaste cour de récréation où l'on peut faire des tonneaux à 200 à l'heure sans jamais être sérieusement blessés. Bref, c'est vain, un brin longuet, et aussi débile que cette idée que j'ai eu de regarder tous ces films à la suite. 

Malgré l'absence de Vin Diesel, ce film rapportera plus d'argent que le premier, ce qui fait qu'un troisième opus fut mis en chantier. Allez, c'est parti! Fous le contact! Franchement s'ils pouvaient sortir un film dans la franchise qui s'intitulerait Fast and Furious : full contact, au moins ce serait marrant. Mais ne rêvons pas...

dimanche 2 novembre 2025

The Fast and the Furious


The fast and the furious
2001
Rob Cohen
Avec: Vin Diesel, Paul Walker, Michelle Rodriguez, Jordana Brewster

Ayant fait récemment un aller-retour transatlantique en avion, j'ai eu le temps de regarder 28 ans plus tard (pas si mal), West Side Story (pas vu l'intérêt par rapport à l'original), 5 minutes du dernier Bridget Jones (pas tenu plus longtemps), 40 minutes du Deadpool/Wolverine (dont l'humour ironique auto-centré lasse vite) et une petite heure de Fast and Furious 9. Et là je me suis rendu compte que j'avais un curieux attachement pour cette franchise boiteuse, mais que j'étais incapable de dire pourquoi, ni qui est quoi dedans, et que à part les 7 et 8 (à moins que ce ne soit les 6 et 7), je n'en avais vu aucun en entier. Je me suis donc décidé à corriger ce manque criant, et quitte à perdre son temps, autant en profiter pour réécrire un peu sur ce blog, même si on est très loin ici du western.

Alors bien sûr, mieux vaut commencer par le premier. Celui-ci je ne l'avais jamais vu jusqu'au bout, et je me suis bien vite rappelé pourquoi : caisses rutilantes et courses de rues, vroom vroom et pépettes bien gaulées qui sont toutes en extase devant les mécaniques et la testostérone des mâles alpha. "Ça sent la morue ici" dit Michelle Rodriguez à deux blondasses qui sont en train de tourner autour de son musculeux Vin Diesel. Mais elle a pourtant exactement le même look de pétasse qu'elles, encore très loin de la beauté de femme d'action qu'elle aura vingt ans plus tard. "Tu es mon trophée" lui dit Vin, comme une évidence quand il gagne la course. J'espère que ce n'est pas un documentaire. J'espère vraiment que dans la vraie vie des courses de rue à L.A., il n'y a pas autant de femmes à se trémousser pour admirer des mecs se jauger à coup de moteurs à injection à azote liquide.  Honnêtement j'ai hâte qu'on passe rapidement au mode Mission Impossible on Wheels qui caractérise les derniers films, parce que les gangs de rue, les CGI pour montrer la mécanique de l'intérieur du moteur qui s'emballe et les flammes qui sortent des quadruples pots d'échappement, la musique urbaine permanente et les pectoraux bodybuildés des caïds de rue, ça va cinq minutes. 

Les bagnoles sont absolument hideuses, mais chacun ses goûts, pour ma part je crois que je préfère encore conduire un Fiat Multipla. Cependant, l'intérêt de ce premier opus par rapport à la future tendance "Mission Impossible on Wheels" citée précédemment, c'est que le scénario à base de flic infiltré dans un gang reste très lisible (encore que très banal) et que les cascades en bagnole demeurent très crédibles, parce que plus simples et plus réelles. Paul Walker qui vient sauver Matt Schulze sur un camion en pleine course dans le premier film, ça a finalement plus d'impact que Vin Diesel qui sauve Michelle Rodriguez d'une chute de 100 mètres avec le capot de sa bagnole dans le neuvième chapitre de la "saga". On note quand même le ridicule de ce gimmick d'avoir toujours un petit bouton dans sa bagnole pour donner un coup de boost supplémentaire au moteur dans les 100 derniers mètres de la course. Ça me rappelle le bouton "turbo" sur le tout premier Amstrad de la famille, ça ne servait à rien, mais c'était cool. Autre gimmick déjà bien en place d'ailleurs, la notion de famille dans ce film est à comprendre dans le sens de tribu hétéroclite de potes qui boivent de la Corona autour d'un barbecue allumé dans un gros bidon rouillé. Mais on en reparlera, si j'arrive à supporter les deux ou trois films suivants.


mercredi 19 mars 2025

Critique Hombre - 1967


Voici une critique du western Hombre, parue en Juillet-Août 1967 dans le numéro 118 de la revue "Cinéma 67". La critique est signée Guy Braucourt. La revue montre El Dorado en couverture, malheureusement aucun article au sujet de ce film à l'intérieur.

HOMBRE.


Film américain, de Martin Ritt. - Int. : Paul Newman, Frederich March, Diane Cilento.


À l’époque des grossières contrefaçons de westerns réalisées par les Italiens et les Espagnols, à l’époque où un public trop indulgent se laisse jeter en guise de poudre aux yeux la poussière des chemins des Pouilles ou de l’Andalousie, on espère encore que la lumière reviendra de l’Ouest (américain). Las ! Ce ne sont pas les médiocres RETOUR DES SEPT (que, comble d’ironie, les Américains sont venus tourner en Espagne), TEXAS, NOUS VOILÀ (désolante pochade qui démontre par l’absurde que, cessant de croire en lui-même, le western n’a plus pour seule ressource que de se parodier lourdement) et ce HOMBRE signé Martin Ritt, qui feront renaître un genre bien décadent.


Pour moitié remake (inavoué, celui-ci) de LA CHEVAUCHÉE FANTASTIQUE de Ford, le film de Ritt est composé par ailleurs de thèmes, de décors, de personnages qui traînent dans tous les westerns traditionnels. Diligence avec une demi-douzaine de passagers dont un financier véreux (Frederic March) et un héros (Paul Newman) dont la tare aux yeux des méchants est d’avoir été élevé par les Apaches, attaque de la diligence par les bandits, fusillade dans les rochers de l’Arizona (beau décor naturel mais déjà vu), marche dans le désert, cabane abandonnée et assiégée, affrontements moraux et raciaux dans le champ clos de la baraque, duel au soleil enfin et sacrifice chevaleresque du dur-égoïste-aux-yeux-bleus-mais-à-l’âme-généreuse. Tout y est, rien ne passe l’écran. Pourquoi ? Justement parce que « tout » c’est trop, et que faute d’un sujet personnel auquel il aurait tenu, le réalisateur de cette bonne méditation sur le western et la fin de l’Ouest d’antan qu’était HUD, s’est contenté de faire un film d’anthologie et de tout laisser reposer sur son interprète principal. Le temps n’est plus où ce genre noble avait ses maîtres, Ford, Mann, Walsh, Daves... À l’Ouest, rien de nouveau...

Guy Braucourt.

samedi 15 mars 2025

Critique Rio Conchos - 1965




Voici une critique de Rio Conchos, parue en janvier 1965 dans le numéro 92 de Cinéma 65. Elle est signée M.M, probablement Marcel MARTIN.

RIO CONCHOS

U.S.A. Réal. : Gordon Douglas. Sc. : Joseph Landon, Clair Huffaker.
Ph. : Joe MacDonald. Mus. : Jerry Goldschmidt.
Int. : Richard Boone, Stuart Whitman, Tony Franciosa, Edmond O’Brien, Wende Wagner, Warner Anderson.

Peu après la fin de la Guerre de Sécession, un aventurier militaire sudiste veut armer les tribus apaches pour les lancer contre la population civile : un groupe d’hommes courageux fera échouer ce sinistre dessein. Auteur de quelques bons westerns, dont le remarquable YELLOW-STONE KELLY, Gordon Douglas déploie les fastes d’un métier consommé au service d’une histoire fertile en péripéties et rehaussée d’éclatantes couleurs. Pourtant on ne sort jamais des limites du répertoire westernien et l’œuvre n’apporte aucun élément exceptionnel sur aucun plan.

M. M.