Nevada Smith
Steve McQueen est une star, et ça se voit !
1966
Henry Hathaway
Avec Steve McQueen.
La vengeance c’est mal ! Steve McQueen finit par le comprendre mais il y met le temps. Après que son père et sa mère aient été sauvagement torturés et assassinés par trois bandits, il apprend à tirer dans le but de se venger. C’est peine perdue au début, il tue le premier des bandits au couteau. Puis, il prend quelques vacances en Louisiane dans une prison au milieu des marécages. Ici, il expédie le second en enfer non sans avoir fait mourir une innocente cajun dans la foulée. Il a beau dire qu’il est désolé, on ne le croit pas, il n’a que sa vengeance en tête. Tuera t il le troisième larron ??
Pas de lézards ici, la star, c’est Steve McQueen. Il occupe toute la pellicule, tout le scénario et toute la piste sonore. Mais il ne nous fait pas le coup du héros monolithique, Max est presque un anti-héros, dans sa gaucherie, sa naïveté, et son obstination malsaine à venger la mort des siens. La mort d’une femme n’y fera rien, l’histoire convaincante du prêtre ne le fera pas renoncer. Il poursuit son chemin. Aidé au début par la chance du débutant, il devient au final rusé et calculateur et perd peu à peu son capital sympathie. Mais comme Steve McQueen reste Steve McQueen, on l’aime bien quand même.
En 1966, il semblerait que le western spaghetti ait déjà commencé à laisser quelques tâches de bolognaise sur les productions américaines. Le meurtre inaugural est un peu moins suggéré que d’habitude. Le récit du prêtre est également assez insoutenable. On n’est plus ici dans un monde dont les horreurs restent cachées. Et l’humanité est réduite à une galerie de personnages peu sympathiques, la méfiance est de mise. Ainsi le seul personnage un tant soi peu positif est un marchand… d’armes... Enfin, le plus intéressant dans ce western est l’originale incursion dans les marais de Louisiane qui donnent au film un petit air de Pont sur la rivière Kwaï, avec ses moustiques, ses serpents ses sables mouvants, son directeur sadique et sa prison qui n’a pas de murs parce que le marais est le meilleur rempart contre les évasions, qu’il est impossible de s’échapper sans se perdre et patati et patata. Sauf que Steve McQueen est plein de ressources…Quelques curieuses incohérences jalonnent le film. Pendant l’évasion dans le marais, Steve McQueen étrangle le gardien pour lui prendre son arme. On se dit ouah, il devient vraiment un personnage négatif ! Et puis dix secondes plus tard, voilà le gardien bien en forme sur ses deux jambes qui le pourchasse. Alors quoi ? C’est un mort-vivant ? Il était juste inconscient ? Les producteurs ont filé une mandale au crétin de scénariste qui a osé rendre Steve McQueen antipathique ? En outre, lorsque Max s’infiltre dans la bande du troisième bandit, il me semble bien que ce gros porc de bandit parvienne à le démasquer en l’appelant par son nom, au lieu de son faux nom. Pourquoi alors ne sait il plus par la suite lequel de ses hommes est Max ? J’ai du louper un truc ! Et quand bien même, pourquoi n’est il pas capable de le reconnaître, surtout sachant que Max est un métis ? Même s’il ne l’a vu que quelques secondes au début du film, il devrait quand même se douter que c’est le dernier arrivé dans sa bande qui est celui qui cherche à l’abattre ? Ce genre de petits détails ne sont pas vraiment importants, mais quand vous passez une bonne partie du temps imparti à essayer de les comprendre, vous ratez malgré vous ce qui fait l’essence du film : les postures de Steve McQueen, les mimiques de Steve McQueen, les yeux plissés de Steve McQueen, la démarche de Steve McQueen, la prestance de Steve Mc Queen et la souplesse de Steve McQueen (dans un monde de Steve Mc Queen, il n’y aurait pas de portes aux maisons, on passerait toujours par le fenêtre.)
Les scènes d’action sont très bien menées et souvent imprévisibles (la réaction du second bandit dans le marais, la fausse attaque de banque, la bagarre au couteau) mais le film souffre de certaines longueurs, comme cette incursion chez les indiens aussi gnangnante qu’inutile, et l’apprentissage avec le marchand d’arme, un peu trop étiré à mon goût.
Malgré tout, voilà un bon western tout à fait recommandable, ambigu, violent, et qui vous comblera totalement pour peu que vous aimiez un tout petit peu Steve McQueen.
Bonjour, et oui Steve McQueen: ses yeux, sa prestance, etc. Néanmoins, il faudrait que je revois ce film dont je ne me souviens plus de l'histoire. S MQ manque beaucoup au cinéma. Il était unique. D'ailleurs, je ne vois personne qui lui ai succédé. Bonne soirée.
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