Impitoyable
Unforgiven
1992
Clint Eastwood
Avec : Clint Eastwood, Gene Hackman
Consécration Eastwoodienne, Unforgiven (quand on est dans le coup, on ne dit pas Impitoyable, on dit Unforgiven, parce que ça fait beaucoup plus sens, et surtout, connaisseur) marque l’apogée critique d’un réalisateur passé en vingt ans de facho bourrin à réalisateur subtil et humaniste. Apogée parce qu’avant, les réalisations westerniennes d’Eastwood étaient vues d’un œil légèrement soupçonneux quant à un substantiel risque de rechute de son ancienne infection italienne, et que depuis, quelques voix s’élèvent pour considérer un peu plus sévèrement un certains nombre de ses récentes réalisations dites mineures (True Crime, Space cowboys), voire majeures (Million Dollar Baby ou L’échange, honnis par certains). Mais, quand sort Unforgiven, c’est l’apothéose, Les Cahiers du cinéma se déchaînent, tout le monde suit, on va jusqu’à louer la veine temporale saillante de l’acteur, et Eastwood remercie la critique française. Unforgiven est censé être à la fois le dernier des westerns, la mise à mort d’un genre et la mise à mort d’un personnage, tout en signant paradoxalement une renaissance du mythe dans une veine plus réaliste où l’on imprime la réalité plutôt que la légende, tout en offrant à Gene Hackman un rôle de salaud inoubliable qu'il nous resservira plusieurs fois (Absolute powers, The Quick and the dead). Pourtant, je me souviens surtout du final, où le réalisateur n’a pas su aller jusqu’au bout de la logique qui imprégnait tout le reste du film. Malgré le premier coup de feu foireux, Eastwood redevient Eastwood lors des ultimes minutes, c'est à dire qu'il retrouve la dextérité de Blondin allié au regard de Dirty Harry. Je me souviens en avoir parlé avec Vincent sur Inisfree, William Munny abattant à lui tout seul toute la clique des baddies, c’est Silence qui gagne à la fin dans la version alternative du Grand Silence, c’est Eastwood qui n’a pas osé frapper aussi fort et aussi dur que Sergio Corbucci en son temps. Quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, les héros ne meurent jamais, the show must go on.
1992
Clint Eastwood
Avec : Clint Eastwood, Gene Hackman
Consécration Eastwoodienne, Unforgiven (quand on est dans le coup, on ne dit pas Impitoyable, on dit Unforgiven, parce que ça fait beaucoup plus sens, et surtout, connaisseur) marque l’apogée critique d’un réalisateur passé en vingt ans de facho bourrin à réalisateur subtil et humaniste. Apogée parce qu’avant, les réalisations westerniennes d’Eastwood étaient vues d’un œil légèrement soupçonneux quant à un substantiel risque de rechute de son ancienne infection italienne, et que depuis, quelques voix s’élèvent pour considérer un peu plus sévèrement un certains nombre de ses récentes réalisations dites mineures (True Crime, Space cowboys), voire majeures (Million Dollar Baby ou L’échange, honnis par certains). Mais, quand sort Unforgiven, c’est l’apothéose, Les Cahiers du cinéma se déchaînent, tout le monde suit, on va jusqu’à louer la veine temporale saillante de l’acteur, et Eastwood remercie la critique française. Unforgiven est censé être à la fois le dernier des westerns, la mise à mort d’un genre et la mise à mort d’un personnage, tout en signant paradoxalement une renaissance du mythe dans une veine plus réaliste où l’on imprime la réalité plutôt que la légende, tout en offrant à Gene Hackman un rôle de salaud inoubliable qu'il nous resservira plusieurs fois (Absolute powers, The Quick and the dead). Pourtant, je me souviens surtout du final, où le réalisateur n’a pas su aller jusqu’au bout de la logique qui imprégnait tout le reste du film. Malgré le premier coup de feu foireux, Eastwood redevient Eastwood lors des ultimes minutes, c'est à dire qu'il retrouve la dextérité de Blondin allié au regard de Dirty Harry. Je me souviens en avoir parlé avec Vincent sur Inisfree, William Munny abattant à lui tout seul toute la clique des baddies, c’est Silence qui gagne à la fin dans la version alternative du Grand Silence, c’est Eastwood qui n’a pas osé frapper aussi fort et aussi dur que Sergio Corbucci en son temps. Quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, les héros ne meurent jamais, the show must go on.
Tu publies plus vite que je n'ai le temps de réfléchir ! Mii qui était déjà envieux des articles concis de Christophe.
RépondreSupprimerSur celui-ci, je me souviens de nos échanges, il me semble que l'on était assez d'accord sur ce film et la place un peu trop encombrante qu'il a pris chez notre homme Clint. en tout cas, je souscris à deux mains aux idées que synthétise.
J'ai retrouvé nos échanges d'ailleurs: http://inisfree.hautetfort.com/archive/2008/06/03/l-aventure-a-un-nom.html#comments
RépondreSupprimerEt le blog de Christophe: http://films.nonutc.fr/
Eh bienn !!! moi qui trouvais que Clint était mal représenté sur ce blog ! Depuis quelques posts on peut dire que tu as comblé une lacune.
RépondreSupprimerMoi qui suis estwoodophile, et qui te lis avec régularité, je dois dire que j'aime la façon dont tu n'aimes pas le Commandeur.
Mais je l'aime bien (enfin tu parles d'Eastwood hein, parce qu'il y en a plein des commandeurs?), mais je ne l'aime pas tout d'un bloc. :)
RépondreSupprimerOui oui, je parlais d'Eastwood.
RépondreSupprimerCe n'est pas la première fois que j'entends cette critique sur le final d'Impitoyable, où le personnage central redeviendrait l'Homme sans nom, invincible.
Je ne suis pas tout à fait d'accord.
Dans cette scène Eastwood ne fait que mettre en application les théories énoncées par Little Bill et par Munny, quoique de manière moins volubile : il n'y a pas de grand guerrier. Les fameux "exploits" d'hier étaient le fruit de l'inconscience et de la boisson. Pendant les gunfights tout le monde panique, personne ne vise, etc...
Si William Munny survit, il le doit à beaucoup de chance, au fait qu'il a bien picolé, qu'il n'a plus peur de mourir n'ayant presque plus rien à perdre, qu'il a un gros fusil et qu'il s'est aménagé un avantage tactique en arrivant par surprise, pas comme ce couillon de Silence dans le Corbucci...
Bref Eastwood s'en sort, vengeur, et ça fait plaisir au spectateur, mais s'il gagne ce n'est pas tout à fait pour les raisons habituelles (précision, sang froid, capacités supérieures de vrai homme, cf Josey Wales, Blondin, etc...).
Mouais... je pense qu'on peut retourner cette scène dans tous les sens, lui apporter effectivemment des éclairages différents des gunfights habituels de l'acteur, il n'en reste pas moins qu'Eastwood donne aux spectateurs ce qu'ils attendent.
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