Maverick
Richard Donner
1994
Avec : Mel Gibson, Jodie Foster, James Garner, James Coburn
L’autre jour j’ai vu une bande de trentenaires en costards jouer au poker dans le TGV en rentrant dans leur province. D’abord ils se prenaient super au sérieux en citant des tas de jargons super-pro agrémentés de théories techniques compliquées, tout ça pour ne même pas gagner du vrai argent. Ensuite ils jouaient au Texas Hold’em, ce poker où il y a trois cartes visibles, ce qui annihile totalement dans la plupart des cas le suspense des mains les plus mythiques, genre carré d’as (contrairement au poker fermé, ou poker western, où chaque joueur a cinq cartes inconnues des autres joueurs). Et enfin, le plus important, aucun d’entre eux ne buvait de whisky, aucun d’entre eux ne semblait avoir la moindre velléité de tricherie, aucun d’entre eux ne semblait prêt à cracher sa chique sur le mobilier SNCF, aucun d’entre eux n’avait de Colt 45 braqué sur les couilles de son adversaire. Le comble... Autant dire qu’en ce qui me concerne, Patrick Bruel peut bien être le chef de file médiatique de cette nouvelle mode du poker, je ne risque pas de me passionner pour un jeu devenu si aseptisé à force d’en enlever les éléments les plus marrants.
Oui, c'est juste pour dire ça que j’ai déterré Maverick de ma mémoire. Pour Jodie Foster, pour Mel Gibson, pour James Garner (Sept secondes en enfer, Maverick la série Télé), pour revoir encore une fois James Coburn et ses grandes dents, on pardonne beaucoup à cette comédie western et à ses situations abracadabradantesques et à ses gags qui tombent à plat. On aime les indiens totalement « intégrés », un ou deux gags décalés, la citation de l’Arme fatale avec Danny Glover, et c’est tout. Le film se suit avec plus de plaisir lorsque l’on s’y connaît un petit peu en poker, on sourit d’un air entendu, on passe un agréable moment, sans plus. Ce qui sauve le film finalement, c’est que Barry Sonnenfeld a fait bien pire en matière d’adaptation de série TV avec Wild Wild West.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire