lundi 9 juillet 2007

Bandidas



2004
Joachim Roenning

Avec Salma Hayek, Penélope Cruz, Steve Zahn

Deux nanas bien roulées dévalisent des banques pour redonner aux pauvres. Au début ce sont deux gamines qui se chamaillent et jouent à embrasser les garçons. Puis elles prennent conscience qu’elles peuvent aider leur pays. Et à la fin, ça reste deux gamines qui se chamaillent.
Le western avec des nanas bien roulées donne rarement un résultat exceptionnel. On ne se souvient guère de ces Pétroleuses avec Brigitte Bardot et Claudia Cardinale qui se battent en tête d’affiche. Il y a eu aussi ce truc Belles de l’Ouest - avec entre autres Madeleine Stowe et Andie McDowell - qu’on oublie aussi vite qu’on l’a vu. Plus récemment sur ce blog, Un colt pour trois salopards avec Raquel Welch se la jouait un peu plus sérieux, malgré un manque de crédibilité inhérent à ce genre d’entreprise.

Ce problème de crédibilité se pose aussi dans Bandidas, mais est immédiatement contourné par le biais de l’humour et du second degré. Pour le reste cela demeure un divertissement hyper calibré, à peine divertissant, à la limite du chiant tant les rebondissements sont attendus et sans intérêt.

Salma Hayek, belle à se damner dans Desperado, manque ici singulièrement de sang chaud, enserrée dans son corset. Le réalisateur a beau la foutre à la baille de temps en temps, même un ado fan de Shakira risque de rester insensible au sex à pelle de la belle. Quand à Penélope Cruz, n’ayant jamais su émouvoir votre chroniqueur malgré ses balconnets avantageux, elle peine à être drôle ou attachante dans son rôle de fille peu éduquée mais maligne.

Pendant qu’on parle de Desperado, il faut souligner que Bandidas emprunte beaucoup plus à l’imagerie mexicaine développée dans les films de Roberto Rodriguez que celles si souvent vue dans les westerns spaghetti ou dans les films de Sam Peckinpah. Pourtant les ingrédients restent les mêmes : des flingues riches et variés, des fusillades crépitantes, des gueules impayables, des longs manteaux… Mais le Mexique à évolué : les méchants ont des trognes, mais ils sont sapés avec classe, avec ce petit dégoulinou de sueur sous le cheveu. Les haciendas sont crasseuses mais riches, la poussière y est toujours aussi suffocante, mais la lumière est dorée comme le blé. Et puis quand ça canarde, ça tire de partout en bullet time, avec force ralentis trafiquées par ordinateur et bruitages qui font tzouingg dans les enceintes Surround Dolby R. On trouve aussi une petite dérive anachronique bien sentie avec le système de sécurité de la banque, qui n’est pas sans évoquer les délires du Wild wild west

Tout cela donne un certain cachet moderne au film, mais c’est bien tout ce qu’on peut lui trouver. L’humour est très bon enfant et tombe à plat. Le coté sexy des actrices est à peine utilisé à part dans une scène de bisous avec un Steve Zahn attaché à poil sur un lit. Le message vaguement anti-américaniste, vaguement anti-capitaliste, pourrait être sympa mais on sent bien un simple engagement opportuniste qui suit l’air du temps pour être à la page. Bref, du formaté, du calibré, sans passion et sans engagement. Revoyez plutôt Un colt pour trois salopards, plus rauque, moins bien rasé sous les bras et plus inattendu.

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